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Osez le féminsime 63
12 juin 2013

Backlash ou l’égalité en ligne de mire

 

« Antigone », « Printemps des Pères », « Manif pour tous » sont des mouvements florissants et fleurissants depuis quelques mois. Un point commun à tous, la remise en question de l’égalité pour tout-te-s.

 

Ce n’est pas la première fois que notre société doit faire face à la montée de mouvements portant des idéologies réactionnaires.

Ce qui fait la différence aujourd’hui, c’est l’utilisation de discours policés, qui ne paraissent pas aux premiers abords comme extrémistes, agressifs, remettant en cause ce que j’appellerai les valeurs positives de notre société.

Bien au contraire, ces différents mouvements se sont appropriés ces valeurs et brouillent ainsi les esprits et les pistes.

Ils nous parlent d’égalité.

vache

Pour exemple, les masculinistes se cachent sous la casquette des droits des pères et portent en flambeau l’égalité à l’éducation des enfants. « Le printemps des pères » est une émanation de ce mouvement. Ils utilisent à leur propre compte le vocable des mouvements féministes « sexisme », « égalité », « droits » … Etc.

 

Lorsque l’on va fouiller un peu plus loin, l’on se rend compte que c’est bien là notre seul point commun. Il vous suffit d’aller jeter un œil sur leur page Facebook pour voir que ces messieurs agitent la haine des hommes contre les femmes. Ils considèrent toutes les mères comme des « mér-d-es »

 

Les autres mouvements dont je parlais au départ de cet article ont la même stratégie de façade : l’appropriation d’un vocabulaire qui affirme les valeurs progressistes de notre société.

Ils avancent masqués et distillent insidieusement un retour à une société patriarcale où « la femme » ne peut être pleinement anticipée.

          

Ainsi « les Antigones », jeunes femmes qui apparaissent bien sous tous rapports donnent le ton de ce que doit être « la femme ».

Elles disent : « Nous sommes les filles de nos pères, les épouses de nos maris, les mères de nos fils. » Rien de bien effrayant me direz – vous, et pourtant elles ne se définissent que par le lien qu’elles ont aux hommes, père, époux et fils.

Pour exister en tant que femmes, il faut qu’elles soient complémentaires de l’homme. Sans le masculin, point de salut !

 

En tant que féministe, je ne veux pas la guerre des sexes ni l’inversion des pouvoirs. Je veux l’égalité ! Je veux que l’on reconnaisse que je suis une être humaine à part entière. Je veux vivre avec les autres, mais sans avoir l’obligation de faire allégeance à l’autre sexe ! Oui, je peux me réaliser en tant que femme sans les hommes. Par conséquence, ce que prônent « les Antigones » remet en question les droits pour tou-te-s.

Comme pour « la manif pour tous », elles nient l’homosexualité. Ensemble, ils s’érigent en défenseur de ce que doit être la famille.

 

Mais le modèle familial a bien évolué et celui défendu n’est plus la norme…. Et c’est tant mieux, c’est cela une société qui progresse. Elle ne se fige pas dans une norme, elle fait bouger les lignes, s’interroge sur ses valeurs et fait avancer l’égalité.

Ces mouvements défendent une société d’un autre temps.

 

Nous n’avons pas encore assez évolué, il faut continuer à repousser les carcans qui nous enferment. Faire attention aux chants des sirènes qui nous attirent dans un nouvel obscurantisme où sexe, race, appartenance sexuelle serait hiérarchisés, le modèle dominant restant : « l’homme blanc hétéro » surpuissant !

Et tous les autres, composantes majoritaires de notre population, seraient les boucs – émissaires idéaux justifiés en temps de crise.

Rappelons quand même que dans d’autres temps, pas si lointain, ces mouvements ont gagné et ils ont décimé des femmes, des enfants, des hommes parce qu’ils ne correspondaient pas à leur norme.

 

Il est temps de nous interroger sur notre humanité, de chercher dans cette crise des valeurs qui nous étranglent, ce qui nous rassemble.

L’accès aux mêmes droits pour tou-te-s est un dénominateur commun fort !

Allons vers une société de l’égalité et de fraternité.

Rouvrons les livres, réapprenons, éteignons les télévisions, faisons fonctionner notre esprit critique, pour rester une humanité debout, en pleine possession de sa conscience et de sa réflexion pour continuer à avancer Ensemble !

 

 

Karine Plassard

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