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Osez le féminsime 63
2 novembre 2013

Tribune libre : Les Antigones, féministes?

OLF63 propose de laisser un espace d'expression pour des défenseurs des droits des femmes, militant(e)s ou sympathisant(e)s des associations féministes, qui souhaitent partager leur avis personnel et point de vue sur des sujets féministes.
Pour retrouver les positions d'OLF sur les sujets abordés, nous vous invitons à consulter le site d'OLF natonal : http://www.osezlefeminisme.fr/

 

Aujourd'hui : Les Antigones

 

Les_Antigones

"Nous, Antigones, prônons la féminité pour les femmes : c’est notre nature cohérente et profonde. L’affirmer est le premier pas afin d’enrichir la société du meilleur de nous-même.

Dans un monde où règne l’individualisme, beaucoup ne peuvent se réaliser pleinement. Or, chacune d’entre nous porte en elle la promesse de devenir une femme accomplie et engagée. Les Antigones proposent une voie pour y parvenir. Les femmes ont une sensibilité différente, une volonté différente, des moyens d’actions différents de ceux des hommes. Ces différences sont une richesse à cultiver et cette altérité est féconde sur tous les plans.

C’est pourquoi, nous construisons notre démarche sur la complémentarité des sexes. Décidément, non, la femme n’est pas un homme comme les autres."

extrait choisi du manifeste des Antigones - leur manifeste intégral sur leur site ici

 

 


Béryl

 

Antigones, vous affirmez que le combat de la femme est féminin mais pas féministe. Je vous rappelle que c'est parce que vos grands-mères et vos mères ont lutté, que vous pouvez porter vos petites robes blanches aussi courtes aujourd'hui.

Antigones, vous insinuez que pour une femme montrer ses seins est indigne. Je vous réponds que vous avez l'esprit vraiment mal tourné pour vulgariser ce qui fait notre féminité.

Antigones, vous prônez la religion comme le chemin de la liberté et de la réalisation de soi. Je vous demande, après avoir entendu le curé lors de son homélie dire que la femme doit être soumise à son mari, après avoir vu des femmes asservies et lapidées à l'étranger, et bien d'autres absurdités, le droit d'en être scandalisée.

Antigones, vous clamez être les filles de vos pères, femmes de vos maris et mères de vos fils. Je vous réponds que c'est à cause de femmes comme vous, héritières de la pensée pétainiste, que nous avons du mal à faire entendre notre voix. Vous glorifiez la complémentarité des sexes, mais en vérité votre paternalisme bienpensant est une insulte pour les célibataires, les divorcées, les veuves, les lesbiennes, les transgenres, les childfree et certainement bien d'autres couches de la population.

Vous rendez vous compte que vous claironnez textuellement que sans les hommes nous ne pouvons être des femmes à part entière?

Vous vous dites révoltées, mais en réalité vos pseudo revendications ne sont qu'une supplique déguisée pour que le patriarcat vous remette vos chaînes.

Je suis très triste pour vous car non seulement vous construisez votre propre prison autour de vous, mais surtout, ce qui m'attriste aujourd'hui, c'est le nombre de femmes qui tombent dans ce guêpier parce qu'elles auront cru en vous, et parce que vos beaux discours ne permettent pas vraiment une réflexion objective pour beaucoup.

 

 


Stéphanie 

 

Le mouvement des Antigones est un mouvement intelligemment mené : les mots sont presque aussi gracieux que ces femmes, qui font preuve d'une éloquence et d'une délicatesse admirables. La féminité et la fécondité sont presque sublimées par un vocabulaire lié à la vie, la maternité, la délicatesse et le raffinement. Les citations littéraires sont belles, inspirantes et transpirent la juste pensée. Car comme l'Antigone de Sophocle (citée au fronton du mouvement) « « Je suis née pour partager l'amour et non la haine. »

Serait-ce à dire que les mouvements dénoncés par Les Antigones partagent la haine ?  Il ne faut pas tomber dans la bêtise de confondre la lutte contre le système patriarcal et la lutte contre l'autre sexe. C'est un raccourci de mauvaise foi. Et c'est ignorer que le féminisme concerne également les hommes. 

 

« Loin de toute considération politique ou confessionnelle, nous revendiquons notre droit élémentaire et notre devoir fondamental à être des femmes à part entière. »  Soit le même objectif que les mouvements féministes.

Enfn presque.

L'extrême majorité des mouvements féministes œuvre avant tout pour la liberté et la possibilité d'être des personnes à part entière. C'est le cas pour l'association dans laquelle je m'investis : OLF. Contrairement aux Antigones, nous ne nous présentons pas comme les «  filles de nos pères, épouses de nos maris, mères de nos fils » car nous sommes NOUS, tout simplement. Avec ou sans conjoint, mari, père biologique et/ou social, fils. Avec ou sans conjointe, épouse, mère biologique et/ou sociale, fille, etc. 

 

Lorsque ces dames disent dans leur préambule que « Les femmes ne sont pas une minorité opprimée, elles sont la moitié de l’humanité! » elles ont tort et raison. Raison car, oui, les femmes sont un peu plus de 50% de l'humanité et, qu'étant des individus capables à part entière, il ne devrait y avoir aujourd'hui aucune raison biologique ou idéologique viable pour la mise en place de quelconques systèmes d'oppression. Tort car malheureusement, dans les faits, les systèmes patriarcaux de toutes les régions du monde les oppriment et les considèrent comme une minorité. 

 

« Nous ne nous battons pas pour revendiquer de nouveaux droits, nous nous battons pour bien plus que cela : nous voulons donner un autre sens à l’engagement des femmes dans la Cité, avec dignité et responsabilité. » Ce mouvement étant solidaire des combats des Veilleurs et des Pro-vie (c-a-d anti mariage pour tous et anti avortement) on constate en effet qu'aucun nouveau droit n'est réclamé. Certains droits seraient même de trop... L'idée de donner un autre sens à l'engagement des femmes dans la Cité me pose question : s'agit-il de la place, qui devrait être la même que celle des hommes ? ou du sens, la vision soit disant« féminine » de la politique [1] ? Les mouvements œuvrant pour l'engagement des femmes dans la Citée manquent-ils de dignité et de responsabilité ? Les mouvements empêchant l'engagement des femmes dans la Citée font-ils preuve de dignité et de responsabilité ? 

 

Dernier exemple que j'aimerai citer, et on est là sur du fondamental : «  Si des lois écrites par des hommes outrepassent les lois naturelles – c’est-à-dire les normes non écrites qui sont le socle de l’expérience humaine – nous avons le devoir de nous rebeller. » Aussi rebelles que les Femen ou les féministes actuelles, les Antigones pourraient presque laisser sous-entendre que l'immuable fait office de guide.

Quelle place pourrait-on ici laisser pour les évolutions ? Afin de survivre d'abord puis de nous développer ensuite, l'homo sapiens sapiens a fait appel à sa capacité d'adaptation, ce principe qui nous a fait survivre au fil des millénaires et nous différencier des autres espèces animales. Aussi « les normes non écrites » évoluent. Quant au principe de « loi naturelle », je préfère utiliser le terme de « processus naturels », car une loi sous-entend quelqu'un pour l'édicter. Nous ne pouvons plus désormais nous restreindre à suivre des schémas périmés, qui seyaient à d'autres époques et d'autres besoins (et encore... pas pour tout le monde...). Aujourd'hui grâce aux socles et aux normes jadis utilisés, et régulièrement modifiés d'ailleurs, nous rayonnons sur l'ensemble de la planète. Les enjeux se sont déplacés : nous sommes sortis de l'animalité, nous construisons notre vie sur la base de processus naturels sur lesquels nous avons une marge d’influence,  nous avons commencé à construire un nouveau mode de vie, qu'il faut contribuer à améliorer pour tous et toutes chaque jour. Et ce, en cessant d'agresser et de nuire à notre environnement (c'est mon côté écolo qui surgit, parce que là aussi il y a du boulot...).

 

Je constate qu'il y a des questionnements et des thématiques sur lesquels nous nous rejoignons : la marchandisation du corps de la femme, la déshumanisation des pratiques commerciales et financières, les violences faites aux femmes, la nécessité de remettre en question les normes que tentent de nous imposer les médias, etc. Cependant je pense que leur démarche comporte une incohérence fondamentale qui est qu'elles s'appuient sur un modèle rustique, où l'humain ne sort pas pleinement de sa condition animale et ne prend pas complètement en compte son environnement et ses capacités d'adaptation et de maîtrise de son destin.

 

note1 :   L'étymologie du mot politique renvoie aux affaires de la cité. En ce qui concerne la « vision féminine », malgré le fait que les cerveaux de l'homme et de la femme ne soient pas construits sur des bases différentes, d'aucuns pensent que la biologie prévaut sur l'éducation et l'environnement pour construire des caractères intellectuels genrés spécifiques et notablement différents. Aka l'essentialisme.


Karine C

 

Avant d’abroger la loi de 1973, ou bien d’autres lois qui ne sont pas toujours appliquées pur les femmes, il me paraitrait judicieux de se demander d’abord : pourquoi devrions-nous légitimer notre statut de femme au sein des sociétés et du monde, puisque indéniablement nous existons, nous sommes. Tant de groupes féminins ? Féministes ? Qui brouillent l’esprit des femmes elles-mêmes !! Et peut-être le vôtre ?

Qui trouve encore le moyen dans notre société dite moderne, de s’opposer l’une à l’autre, alors que la complémentarité des savoirs est urgent afin que l’humain progresse et que les futurs enfants ne soient pas les jouets des violences par exemple, et que ceux –ci ne reproduisent pas nos schémas comportementaux? ?!

Et que de groupes, des groupes et encore des groupes, et encore, et encore !! Donc ce sera le plus fort qui aurait raison ? Un groupe peut aussi se tromper et ne pas savoir représenter les idées de femmes qui ne demandent que le respect et la dignité du simple fait de ce souffle qui sort de la bouche.

Car un groupe représentant les femmes se doit de n’être d’aucune religion, ni d’aucun parti politique afin de conserver la neutralité et l’objectivité ! Mais que nous rende urgemment et au plus vite la sagesse qu’a eu la mauvaise idée (après tous les maux semés) de garder Pandore !

 

MESDAMES, les Antigone(s), il suffit simplement de vous rappeler le premier article de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme:  ARTICLE 1 : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. Cet article est fait certes par des hommes !! Puisque le préambule est déjà mal fait, j’en conviens, par contre il prouve aussi qu’aucun humain ne peut subir de violence (ce qui comprend les hommes et les femmes et les enfants) etc.

Donc mesdames pourquoi tant d’opposition et d’idées semées à tout vent à qui voudra bien vous entendre ? Si l’homo sapiens a demandé ces droits, c’est que lui aussi estime que (Article 4) Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes. (Article 5) Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Alors commençons par faire respecter cela !! 

 

Votre groupe est essentiellement féminin et souhaite le rester, certes c’est votre choix : « Les hommes sont les bienvenus pour participer à nos travaux, ils peuvent également nous soutenir et nous assister dans notre démarche, même si les Antigones souhaitent demeurer un espace d'expression féminine ». Ca commence fort ! Alors mesdames que fait-on de ces hommes battus, vous qui aimez faire cette opposition hommes contre femmes ? Que fait-on mesdames de ces hommes violés ? Comme quoi leur combat peut-être aussi le nôtre, mais quel sujet tabou, là il n’y a personnes de la gente féminines belles Antigone pour défendre ses Adonis ! Comment ça des hommes se font battre et violer, c’est donc possible mais oui !! (10 % des victimes de violences conjugales sont d’hommes et les viols sont aussi commis sur les hommes). 

 

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