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Osez le féminsime 63
25 juillet 2015

Les Religions contre les femmes -tribune libre

 

Les Religions contre les femmes: une petite synthèse

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En écho aux multiples fatwas aussi ridicules que barbares, comme celle de l'imam de Brest qui nous rappelle en hurlant de colère, face à la "négligence" des conjoints envers leurs femmes, que ce sont les hommes qui ont autorité sur les femmes par la volonté divine ou encore celle d'un imam saoudien qui a carrément décrété qu'un mari pouvait manger sa femme en cas de nécessité extrême, on peut constater que le fait religieux est encore et toujours majeur et récurrent dans l'oppression des femmes... Dernièrement, nous avons eu aussi droit à une conférence au Polydôme de l'antisémite misogyne et homophobe, du mouvement des frères musulmans, Hani Ramadan, le 28 mars dernier.  Sans oublier les atrocités des mouvements intégristes du DAESH en Syrie et de Boko Haram au Nigéria, il y a de quoi faire pour parler de ce sujet !

Il est donc essentiel de montrer en quoi les religions, sans exception, fondent et servent le patriarcat en lui donnant une légitimité millénaire qui empreint nos consciences jusqu'à maintenant. C'est donc l'objet de ce "pamphlet".

 Chers lecteur-trice-s, le "feu sacré" n'habite pas vraiment le coeur des militant-e-s féministes. Tant il est vrai que tous les monothéistes polygames ou les polythéistes monogames affichent une profonde aversion pour les femmes, réduites à leur seule "fonction" respectable par tous les prédicateurs de toute o bédiences: la procréation !

De tout temps, aucune religion n'a accepté que les femmes occupent un rang égal à celui du mâle... ou du "bien" d'ailleurs... On est en droit de se demander qui interprète et sélectionne les textes consacrés à ces sujets !

 Comme le sujet est vaste, une petite synthèse s'imposait. J'ai souhaité, ainsi, mettre en perspective les principaux points communs et les différences qui existent sur la place qui est donnée aux femmes dans les dogmes religieux les plus influents. Nous aborderons donc ces points pour les 3 religions monothéistes (Judaisme, Christianisme et Islam) ainsi que l'Hindouisme et le Bouddhisme.

 

Puisqu'ils sont les plus nombreux et les plus importants, passons aux points communs:

 

 1 ) Le premier point qui m'a sauté aux yeux: c'est le total et profond mépris des femmes que toutes les religions partagent sauf pour leur rôle procréatif.

2 exemples pour illustrer mon propos:

- le mépris qui s'exprime pleinement et de manière limpide dans l'ordre hiérarchique:

Dans le Nouveau Testament: "Dieu est le chef du Christ, le Christ est le chef des hommes et l'homme est le chef de la femme".

Dans le Coran: "les maris sont supérieurs à leurs femmes parce que les hommes emploient leurs biens à les doter. Les femmes vertueuses sont obéissantes et soumises".

Dans la Torah: "Sois béni notre seigneur, qui ne m'a pas fait femme", une des prières que tout bon juif doit prononcer chaque matin. Autre citation emblématique: "Tu te sentiras attirée par ton mari mais il dominera sur toi".

Dans l'Hindouisme, une femme ne vaut pas grand chose, les infanticides féminins sont encore pléthoriques, et une veuve encore moins. En effet, la tradition barbare et cruelle du "Sati" est encore présente pour "règler" leur sort... C'est le bûcher qui attend ces femmes suite au décès de leur mari. Ce qui signifie clairement l'inutilité de l'épouse aux yeux de cette religion...Cette pratique a fait l'objet de "faits divers" en 1987 et encore en 2002 à Bhopal en Inde...

Dans le Bouddhisme, le corps des hommes est sain et vigoureux là où celui des femmes n'est que: "la cité abjecte du corps, avec ses trous excrémant les éléments, qui est appelée par les stupides, un objet de désir". Ces propos ont été repris par le Dalai Lama dans ses écrits. Désolé pour ceux et celles qui voyaient dans cette religion "exotique", une certaine ouverture d'esprit sur l'émancipation des femmes, il n'en est rien. A noter que l'on peut y comprendre que les hommes émettent des flatulences ou des étrons avec des confettis bleus ou roses au choix...

 

- Ce mépris porte également sur les facultés intellectuelles notamment dans le Nouveau testament et le Coran:

Dans le Nouveau Testament: "que les femmes se taisent pendant les assemblées comme le veut la loi. Si elles veulent une explication sur les décisions prises, qu'elles demandent à leurs maris chez elle car il n'est pas concevable à une femme de parler en assemblée".

Dans le Coran: "Dieu a donné des qualités à ceux là (comprenez les hommes), au dessus de celles-ci" (comprenez les femmes). Autre fait marquant, la règle qui veut, lorsqu'a lieu un litige, que l'avis d'un homme compte pour celui de 2 femmes lors de la recherche de témoins.

 

2) Le deuxième point qui m'a interpellé, c'est qu'il est clairement dit, dans les textes, que les femmes sont les "possessions" des hommes dont ils disposent à leur guise, elles sont au mieux des servantes, rien d'autre ! Là encore, le Christianisme et le Coran se rejoignent.

Dans le Nouveau Testament: "Femmes, soyez entièrement dévouées pour vos maris comme il convient à des personnes unies au seigneur".

Dans le Coran: "les femmes sont votre champs, cultivez le de la manière que vous l'entendez, ayant fait auparavant quelque acte de piété". La métaphore "agricole" n'est qu'une allégorie de l'objectification des femmes et du contrôle de leur fécondité (parallèle avec la fertilité des sols agricoles) pour asseoir la domination masculine.

 

3 ) Le troisième point que je souhaite aborder, c'est la sempiternelle démarche de culpabilisation des femmes dans le but d'asseoir, là encore, la domination masculine en déresponsabilisant les hommes. Ce fait permet de légitimiser de nombreuses violences et des crimes à l'encontre des femmes.

Les 3 religions monothéistes se distinguent nettement sur ce point.

Dans le Nouveau Testament, c'est le fameux péché originel qui va mettre la vie des femmes sous le joug d'une culpabilité permanente: "Ce n'est pas Adam qui se laissa séduire mais la femme qui, séduite (en croquant la pomme tendue par le serpent), a désobéi".

Dans le Coran: "Si vos femmes commettent l'action infâme (comprenez l'adultère), appelez 4 témoins. Si les témoignages se rejoignent, enfermez les dans les maisons en attendant que la mort les visite ou que Dieu leur trouve un moyen de salut". On voit là clairement une justification des "crimes d'honneur" perpétré contre les femmes soupçonnées (à tort ou à raison) d'avoir pratiqué l'adultère avec une barbarie infâme (lapidations, pendaisons en public...) et toujours d'actualité au 21ème siècle !

Dans la Torah: ayant fauté par le péché originel (bien pratique celui là !), le seigneur dit ensuite à la femme: "je rendrai tes grosesses pénibles, tu souffriras pour mettre au monde tes enfants".

La seule planche de salut pour vous, Mesdames, consiste à tomber enceinte. Miraculeusement, vous serez absoutes de tous vos péchés comme il est énoncé dans la Bible: "Néanmoins, elle sera sauvée par la maternité".

A noter, les femmes sont mentionnées d'autant plus longtemps, notamment dans la Torah, qu'elles se montrent fertiles surtout en enfantant des mâles...

 

4) Le quatrième point que j'ai pu noter au cours de mes lectures: c'est la peur (et les représailles !) qu'inspire le comportement, forcément pervers, des femmes en dehors de leur capacité procréative (quoique !). Là encore, on notera que les textes permettent des interprétations légitimant de nombresuses violences faites aux femmes.

Dans le Nouveau Testament, la pudeur vestimentaire est de mise :"Votre parure ne sera pas extérieure: ondulations des cheveux, bijoux d'or, élégance des toilettes; elle sera toute intérieure: une âme douce et paisible en son secret. Voila ce qui est précieux au regard de Dieu." ainsi que des injonctions corporelles: "toute femme qui prie, sous l'inspiration de Dieu, sans voile, commet une faute identique, comme si elle avait la tête rasée". Comme quoi, la religion chrétienne n'a rien à envier à l'Islam pour se "voiler" la face. 

Dans le Coran justement, la machisme musulman s'exprime davantage par la violence physique:"vous réprimanderez celles dont vous avez à craindre l'inobéissance ; vous les releguerez dans les lits à part, vous les battrez; mais aussitôt qu'elles vous obéissent, ne leur cherchez plus querelle. Dieu est élevé et grand est son pardon". On voit là une légitimisation des violences conjugales très clairement.

Dans le Bouddhisme, cette misogynie à l'égard du comportement des femmes, en dehors de tout maternage, est plus qu'explicite: «Il faut se méfier des femmes, leur recommande-t-il (comprenez Bouddha). Pour une qui est sage, il en est plus de mille qui sont folles et méchantes. La femme est plus secrète que le chemin où, dans l'eau, passe le poisson. Elle est féroce comme le brigand et rusée comme lui. Il est rare qu'elle dise la vérité : pour elle, la vérité est pareille au mensonge, le mensonge pareil à la vérité. Souvent j'ai conseillé aux disciples d'éviter les femmes.»"

Dans la Torah, les femmes qui se permettent de sortir de leur rôle maternant s'exposent à des condamnations fermes et sans détours: la séduction étant vue comme: "perfide et compagne du mensonge". D'ailleurs, la perversité féminine éclate aussi dans la seule fonction reproductrice que lui reconnaît la Génèse, preuve que la nocivité intrinsèque de la femme s'insinue même dans ce qui devrait la grandir :"Loth, neveu d'Abraham, a deux filles célibataires. Soucieuses de procréer, elles enivrent leur père et, par l'inceste, parviennent à leurs fins".

 

5) Le cinquième et dernier point que j'ai relevé, c'est tout simplement l'absence totale de réciprocité en ce qui concerne le comportement des hommes à l'égard des femmes dans tous les dogmes, comme c'est bizarre !!?? L'exemple le plus fort est sans doute la possibilité pour les hommes de pratiquer librement et sans représaille divine la polygamie dans certains dogmes (Judaisme, Islam, Hindouisme,...) et l'adultère dans toutes les religions où il sera, au pire, "omis".

En effet, nulle part, il est mentionné un interdit net et sans détour, une contrainte sociale inévitable, une injonction corporelle obligatoire ou vestimentaire pour les hommes concernant leur rapport aux femmes. Certain-e-s me diront qu'il y en a pourtant ? Par exemple, les papillottes pour les juifs (mèches de cheveux qui tombent au niveau des tempes) ou la barbe pour les musulmans. Effectivement, de nombreux hommes s'en parent mais ce n'est en rien une obligation selon les interprétations, en vigueur, des textes (faites par... des hommes bizarrement) à l'heure actuelle et ne concernent nullement leur relations avec les femmes. Après tout, l'homme a été crée à l'image de Dieu... ou ne serait ce pas l'inverse...

 

 

Après avoir examiné les points communs, voyons les différences qui s'expriment, à l'endroit des femmes, dans les textes religieux.

 

En fait, ces différences n'existent que dans les degrés d'aliénation, de violence voire de barbarie, que les hommes peuvent perpétrer sur les femmes en totale et "divine" impunité. Aucun dogme n'est favorable aux femmes !

 

Dans le Nouveau Testament, la femme "idéale" n'est qu'une servante de l'homme, dévouée corps et âme à son mari, pudique, discrète, si possible au couvent, chaste et ne servant qu'à procréer en étant voilée et préalablement mariée bien entendu ! Bref, le paradis sur terre !

 

Dans le Coran, la femme "idéale" n'est qu'une spectatrice et domestique de l'homme. Elle peut être échangée ou rejetée à tout moment comme un simple objet de consommation courante... L'homme dispose de son corps comme il l'entend, y compris par la contrainte, au moyen des violences les plus infâmes, sans aucune condamnation divine à craindre, ni autre forme de procès. Le "voile islamique" (et ses déclinaisons telle que la Burka) est une injonction qui constitue, finalement, plus une protection des hommes contre leur propre barbarie ainsi qu'une assignation au silence pour la moitié féminine de la population le portant qu'autre chose... Ne pouvant se contrôler, les hommes passent pour des bêtes affamées de sexe et de pouvoir sur elles...

 Belle virilité patriarcale, n'est il pas ?

 

Dans la Torah, la femme "idéale" n'existe pas. Elle est responsable de tous les péchés de part sa nature intrinsèquement perverse. Seule une maternité vécue dans la douleur, et encore, peut lui amener une planche de salut en enfantant surtout des mâles. Bonté divine quand tu nous tiens !

 

Dans l'Hindouisme, la femme n'existe que pour la survie de l'espèce, bien menacée en Inde, faut il le rappeler avec une population dépassant 1,3 milliard d'habitant-e-s. Sa survie dépend entièrement de l'existence de son mari auquelle elle doit apporter une assistance de tous les instants toute sa vie durant. Le décès de son conjoint signe ensuite son arrêt de mort, et par là même, son inutilité.

Quelle spiritualité !

 

Dans le Bouddhisme, la femme n'a rien d'idéale puisqu'elle est foncièrement impure (d'on ne sait où ni pourquoi ?), méchante, folle, malhonnête et féroce ! Rien que ça ! Elle est donc à éviter comme la peste. L'état de femme est à ce prix là pour Bouddha ! Quel exotisme pour nous autres occidentaux !

 

 

En conclusion, on peut observer que l'ensemble des dogmes religieux sont, tous, intrinsèquement misogynes, de manière coercitive, et légitimisent à des degrés divers des violences voire de la barbarie inqualifiables à l'encontre des femmes en déresponsabilisant complètement les hommes. L'état de maternité est le seul qui est valorisé, dans certaines conditions, pour elles. Ce fait n'est pas anodin et nous rappelle qu'un des principaux moteurs du patriarcat réside dans le fait de ne pas perdre le contrôle de la fécondité des femmes par les hommes. C'est donc la peur de perdre le contrôle de ce "pouvoir féminin" de porter un enfant, et par la même la descendance des hommes, qui motive avant tout l'interprétation des textes "sacrés" par les autorités religieuses presqu'exclusivement masculines en place encore à l'heure actuelle.

 

A noter que l'impact de ces dogmes, dans nos vies quotidiennes, est encore prégnant malgré la laicité et la séparation de l'Eglise et de l'Etat, depuis plus d'un siècle, en France. Il se manifeste, comme un héritage, dans nos consciences collectives et individuelles.

 

Paul, OLF63

 

 

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